Qu’il s’agisse d’une simple consultation, d’une hospitalisation ou d’un examen, des plafonds conventionnels de remboursement ont été fixés en matière d’assurance maladie.  Cependant, des dépassements d’honoraires peuvent être pris en charge, notamment lorsque vous souscrivez une mutuelle. Votre prise en charge se fait donc en deux temps : le remboursement selon les tarifs de la couverture maladie et la part remboursée par la mutuelle. Les règles applicables varient selon la catégorie de secteur dans laquelle le médecin consulté est conventionné.  Dans tous les cas, si vous bénéficiez d’une bonne couverture santé complémentaire, vous pourrez avoir accès à une plus large gamme de soins, sans vous soucier des modalités de remboursement. Voici les informations essentielles qui vous aideront à choisir les formules qui vous conviennent le mieux.

Définition et principes du dépessament d’honoraires

Le système de remboursement de la sécurité sociale est basé sur un tarif de référence exprimé en pourcentage. Ainsi, le plafond de la prise en charge pour une consultation chez un médecin généraliste peut être de 70% du tarif de base prédéfini. Toutefois, pour bénéficier de ce remboursement, ce médecin consulté devra être référé comme votre médecin traitant. On parle alors de dépassements honoraires lorsque les frais de consultation excèdent la part remboursable. Si le tarif de référence de la Sécurité sociale est de 25 euros au taux de 70% alors que votre médecin traitant vous facture 62.50 euros, le dépassement atteint dans ce cas 250%. L’Assurance maladie ne prend pas en charge cette part de dépassement honoraire. C’est pourquoi il est fortement recommandé de souscrire une assurance santé  complémentaire.

Règles et limites en fonction du classement par secteur

Selon le secteur de conventionnement de votre médecin, les règlements et limites applicables en matière de remboursement des dépassements varient considérablement. S’il s’agit d’un médecin conventionné suivant le secteur 1, les tarifs de référence applicables suivant les dispositions fixées par la Sécurité sociale sont à respecter scrupuleusement par ce professionnel. En d’autres termes, le praticien ne peut pas faire de dépassement d’honoraire, sauf si le patient l’exige particulièrement. Cela arrive par exemple dans le cas du déplacement à domicile d’un médecin de ville. Ainsi, la majoration peut être de 39 euros pour des consultations à domicile en soirée, soit au total 64 euros (25 euros + 39 euros). Néanmoins, cette revalorisation de tarifs est très encadrée : pour considérer un dépassement d’honoraires, le déplacement à domicile doit être justifié médicalement. Pour les professionnels relevant du secteur 2, la pratique des dépassements est plus libre, mais plafonnée à 150% du tarif de référence. Pour le secteur 3, il n’y a aucune contrainte : les tarifs peuvent être fixés selon le choix du médecin. Toutefois, les praticiens de cette catégorie sont beaucoup moins nombreux, car aucun remboursement n’est effectué par la caisse d’assurance maladie, mis à part un tarif dit « d’autorité » qui est plutôt symbolique (de l’ordre de 0.61 à 1.22 euros), ce qui dissuade vite la majorité des patients.

Dépassements d’honoraires pour les soins spécialisés

Comme en médecine générale, les consultations spécialisées et les soins chirurgicaux peuvent être assujettis au système de remboursement des dépassements honoraires. C’est notamment le cas en dentisterie, mais les règles sont très strictes si vous consultez un chirurgien-dentiste. En effet, il n’y a que deux situations qui ouvrent droit à ce type de remboursement : si vous avez des exigences particulières et si le praticien a le droit permanent à un dépassement (ou DP). De même, votre consultation chez un  stomatologiste sera prise en charge avec dépassement si ce dernier relève du secteur 2. Mais les tarifs devront tout de même être fixés avec mesure et tact. L’Assurance maladie remboursera toujours avec le même taux que celui appliqué pour la médecine générale. Chez le chirurgien, le dépassement n’est pas autorisé dans les établissements hospitaliers publics, ce qui n’est pas le cas dans les hôpitaux privés. De manière générale, les dépassements d’honoraires sont inévitables en cas d’opération nécessitant des techniques particulièrement compliquées ou des matériels très performants. Le montant remboursé en cas de dépassement est également fonction du domaine de spécialité. Jusqu’à hauteur de 1000 euros pour la chirurgie oculaire, ou encore 2000 euros pour une thyroïdectomie. Quoi qu’il en soit, vous avez tout intérêt à souscrire une mutuelle santé complémentaire pour que les frais soient pris en charge intégralement.

Les mutuelles pour assumer les dépassements honoraires

Si vous n’avez pas souscrit une bonne mutuelle complémentaire, vous risquez d’assumer des frais importants lors d’une consultation spécialisée ou d’une opération particulière. Non seulement vous devrez payer le « ticket modérateur », mais aussi prendre à votre propre charge toute la part hors remboursement de la sécurité sociale. Avant de choisir votre mutuelle pour les dépassements honoraires, faites un état de vos besoins et de ceux de toute votre famille. Pour commencer, vous pourrez par exemple établir un listing de vos dépenses en santé les plus courantes. Il est plus prudent de cibler les modalités de remboursements qui vous intéressent. Pour trouver un contrat qui répond à vos attentes, vous pouvez avoir recours aux services  d’un courtier en assurance maladie. Les points à comparer sont notamment les garanties, l’étendue de prise en charge, les délais de carence, le cas des tiers payants ainsi que la soumission ou non à un questionnaire de santé. Il faut comprendre le système de remboursement proposé par les mutuelles pour éviter les mauvaises surprises. Par exemple, si la compagnie précise que le taux de dépassement honoraire assumé est de 150%, cela veut dire que la part prise en charge par la complémentaire est en tout de 50% du tarif de référence.

Conseils pour éviter un dépassement d’honoraires

Quand bien même vous disposez d’une bonne mutuelle, vous n’êtes pas à l’abri d’un important dépassement d’honoraires. La première chose à faire est de demander un devis avant toute consultation. Vous avez la liberté d’accepter ou non ce devis. Cette mesure est particulièrement essentielle pour les consultations spécialisées. Lorsque vous choisissez un praticien, vérifiez dans quel secteur il est référencé : les médecins du secteur 1 sont à privilégier. En outre, choisissez les professionnels qui ont signé Option Pratique Tarifaire Maîtrisée ou OPTAM. Ces derniers plafonnent le tarif de dépassement à 200%, ce qui vous garantit de meilleures conditions de prise en charge financière. Il faut savoir que depuis 2015, les assurés sont encouragés à contracter de manière plus « responsable » afin d’accéder aux soins. Toutefois, si vous signez un contrat « non-responsable » et que vous résidez dans une grande ville où il y a davantage de médecins du secteur 1, vous devrez plutôt vous orienter vers les contrats non-responsables. En effet, ces derniers offrent une couverture  maladie plus intéressante. La santé a un prix, mais ce n’est pas pour autant que vous devrez débourser le maximum. Afin de profiter de meilleures garanties et éviter de vous ruiner dans les soins, il est toujours plus prudent de comparer soigneusement les diverses formules. Il existe des plateformes en ligne dédiées à cet effet.  Vous pourrez réaliser des économies importantes, notamment lorsque vos besoins en soins de santé sont particuliers. Par ailleurs, certains sites proposent une rubrique vous permettant de vérifier dans quel secteur votre professionnel de santé exerce. Cela vous permet de choisir la meilleure option en fonction de vos besoins.